Comment accompagner mon enfant dans la gestion de ses émotions ?

gestion des émotions de mon enfant camille de my positive family

Les émotions, ce sont ces petites choses qui font partie intégrante de notre quotidien et qui nous accompagnent toute notre vie. Alors même si en tant qu’adulte, on sait gérer la frustration de s’être fait piquer sous le nez la dernière part de gâteau au self, rappelons-nous qu’une telle situation pouvait être un événement traumatique quand nous étions plus petits.

Car oui, les enfants sont marqués par les émotions. Crier, pleurer, rire aux éclats sont pour eux une véritable manière de s’exprimer. Cependant, en tant que parents, leurs sentiments nous questionnent parfois, on ne les comprend pas toujours et on peut juger leurs réactions exagérées , voire disproportionnées. Du coup, de temps en temps , on réagit mal, on perd patience et on s’énerve. Pourtant, il est normal et sain que nos enfants laissent transparaître leurs émotions et les expriment, même bruyamment. Lorsque nos enfants pleurent, c’est pour soulager leur ressenti de souffrance. Et c’est là qu’il faut les encourager !

Et si l’on ne sait pas toujours comment réagir dans de telles situations, c’est aussi normal ! L’écoute des émotions est une nouvelle notion. Et oui, je suis persuadée que, vous aussi, vous faites partie de la génération qui n’a eu cesse d’entendre : arrête de pleurer comme une madeleine, va sécher tes larmes de crocodile, ou encore file dans ta chambre te calmer, tu reviendras à table après. On s’est donc construit sur l’idée qu’une émotion forte était forcément liée à quelque chose de mauvais. Mais rassurez-vous, ce n’est pas grave, puisqu’il n’y a pas d’âge pour apprendre à libérer ses émotions !

Comprendre les émotions…

Une émotion, c’est tout simplement la manifestation d’un sentiment. Colère, rage, haine, tristesse, mais aussi joie, amour, sérénité, sont autant d’éléments qui provoquent en nous des stimulations physiologiques, qu’il n’est pas facile de décoder ou d’exprimer, même quand nous en sommes le protagoniste.

Pour autant, il ne faut pas réprimer nos émotions, afin d’éviter d’en rester esclaves. En effet, à trop s’énerver, ne pas laisser évacuer la tristesse, peut à la longue engendrer des angoisses ou même des syndromes dépressifs que l’on ne souhaite à personne.

La clé, c’est d’apprendre à identifier, comprendre, nommer et exprimer ce que l’on ressent. Que ces émotions soient confortables comme inconfortables ou désagréables, c’est valable pour les adultes, comme pour les enfants. Donc on retient qu’exprimer ses émotions aide à réguler sa tête et son organisme, il est donc indispensable de les exprimer. Et oui, car en vérité, ces émotions, c’est l’expression même de la vie.

En conséquence, c’est bien pour notre enfant, mais aussi pour nous. L’éducation des émotions à de nombreux avantages. Grâce à cela, nous allons l’aider à se construire une identité forte, sereine et capable de s’exprimer. Un chemin propice pour toute la vie.

… pour apprendre à les libérer ….

Axe n°1 : Être capable de parler et d’identifier ses émotions

La première démarche à suivre pour favoriser une éducation des émotions est déjà d’apprendre, nous en tant que parent, à identifier et libérer les nôtres. Comment enseigner à quelqu’un à nager ou faire du vélo, si nous même on manque de couler ou de tomber sur le bas côté ? Oui ça parait logique, mais rappelons-le, car c’est indispensable pour accompagner notre petit dans l’éducation de ses sentiments.

N’oublions pas que nos loulous agissent par mimétisme, nous sommes leur premier modèle. Donc apprendre à identifier et exprimer nos propres émotions, c’est tout simplement un moyen pédagogique pour enseigner à notre enfant à faire de même. Après un moment un peu compliqué, on n’hésite pas à lui dire : je suis désolée, mais je suis énervée, alors je vais m’isoler cinq minutes pour souffler ma colère et je reviens. Et il ne faut pas avoir honte. Il faut accepter d’être vulnérable!

… et aider nos enfants à libérer les leurs

On garde bien en tête que pour nos petits loustics, pleurer, crier, hurler même, c’est pour eux une manière de s’exprimer, de calmer leurs émotions et d’apaiser leurs sentiments. Et avouons-le, nous aussi, même en tant qu’adultes, nous avons quelquefois envie de pousser un bon cri en sortant de nos gonds ! Montrons donc l’exemple à nos enfants, et aidons-les à identifier, exprimer et expulser leurs émotions.

Axe n°2 : L’aider à comprendre et identifier ce qu’il ressent

Montrer l’exemple en expliquant que nous sommes tristes, lorsque l’on pleure, que nous sommes énervés lorsque l’on souffle est déjà une excellente chose. Cela va encourager nos petits à comprendre que derrière chaque émotion se cache un message, une raison, un besoin qui n’est pas comblé. Mais en plus d’apprendre à identifier ses émotions, n’oublions pas que se connecter avec lui et lui faire ressentir qu’il est compris est aussi indispensable.

Mettre des mots sur les émotions : l’axe verbal

Bien entendu, on garde en tête que la bienveillance est importante, et on n’émet aucun jugement sur les sentiments de notre petit loulou. Pour l’aider à mettre des mots sur ses émotions, on lui en parle tout simplement et on décrit son ressenti en essayant d’être le plus précis possible.

Tu as l’air en colère ; je comprends que tu ressentes de la jalousie ; c’est normal que cela t’énerve…

En plus d’aiguiller notre enfant à identifier ses ressentis, mettre des mots sur les émotions va l’aider à se sentir compris. Nous créons ainsi une situation idéale pour permettre à notre enfant de se connecter à nous. Et ça, c’est la base même de toute éducation positive.

Mettre des mots sur les émotions : l’axe non verbal

Connaissez vous le super livre La couleur des émotions ? Sinon, nous vous encourageons vivement à l’ajouter à votre bibliothèque.

Il raconte l’histoire d’un petit monstre qui associe une couleur à chaque émotion. Le rouge pour la colère, le bleu pour la tristesse, le jaune pour la joie, le vert pour la sérénité, ou l’inverse évidemment, c’est en fonction des goûts et des couleurs de chacun.

L’objectif est d’aider notre enfant à exprimer son ressenti sans forcément y mettre des mots précis. Ainsi, pouvons-nous lui dire : ouh je sens qu’il y a du rouge en toi aujourd’hui… Que s’est-il passé, tu veux m’en parler ?

Vous pouvez tout à fait introduire aussi les signes des émotions pour l’encourager à les exprimer encore plus facilement (colère, tristesse, peur, content, etc). Les enfants sont très réceptifs au non verbal alors profitons-en !

Axe n°3 : L’aider à se débarrasser de ses émotions

Il existe tout un tas de méthodes possibles pour aider notre enfant à exprimer ses émotions et à les évacuer. Voici quelques idées à mettre en place à la maison et à adapter selon nos envies et nos besoins.

La boîte à émotions

Munissez-vous d’une jolie boîte et remplissez-la avec votre enfant de toutes sortes d’objets qui l’inciteront à pouvoir exprimer ses émotions de façon non verbale. Chez nous, la boîte à émotions des enfants contient du papier à froisser en cas de colère, des peluches à serrer pour combler un moment de tristesse, une boule en mousse à croquer pour se calmer ou un gobelet pour souffler la colère. Autant d’éléments qui vont permettre à nos loustics de symboliser leurs émotions. Incitez-le à “détruire”, “user”, “serrer”, “câliner” ces objets pour l’aider à comprendre ce qu’il ressent, tout en lui permettant d’évacuer ce sentiment. Bon, du coup, on adapte évidemment les objets selon l’âge de l’enfant…

Des situations propices à la libération des émotions

Le yoga, et oui, c’est aussi une méthode de relaxation et de méditation idéale pour les enfants. Notre loulou chéri vient juste de rentrer de l’école, et on le sent bien tendu par sa journée remplie d’émotions. La perspective d’une soirée compliquée, émaillée de pleurs, de colères ou de refus de coopérer, se fait sentir. Mais il suffit de cinq minutes de yoga pour expulser les émotions et désamorcer tout cela.

On continue à jouer le mimétisme en faisant un parallèle avec nous. N’hésitons pas à partager avec notre enfant, le fait que notre journée fut aussi compliquée. On lui propose alors de nous détendre ensemble, afin d’oublier les difficultés rencontrées. On s’allonge côte à côte quelques minutes pour une séance reposante, au son d’une musique méditative ou d’un bruit blanc. Guidez votre petit en l’invitant à expulser toute la colère qui sommeille en lui par la respiration.

En résumé :

  • Favoriser le verbal : en mettant des mots sur les émotions
  • Créer des supports visuels : boîte à émotions, roue des émotions, avec la couleur des émotions
  • Utiliser le non verbal: séance de yoga ou les signes

Ce qui est important à retenir est que nos enfants agissent par mimétisme. Nous sommes un modèle pour nos loulous. Profitons en d’ailleurs pour grandir et évoluer avec eux ! Ils ont besoin de se sentir compris, d’apprendre à mettre des mots sur leur émotions. Alors soyons inspirants pour nos enfants (mais attention restons indulgents avec nous-mêmes! Si nous ne sommes pas du tout à l’aise avec tous ces thèmes, allons-y par petits pas…)

Pas de panique, et pas de stress si vous avez déjà du mal à exprimer vos propres sentiments. Il n’est jamais trop tard pour apprendre à gérer ses émotions, comme se faire accompagner pour obtenir des clés qui vous aideront, vous, et votre enfant, à changer les choses.

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